Ça dure deux minutes, et c'est du grand Radiohead...
lundi 25 octobre 2010
samedi 23 octobre 2010
Semaine critique, l'excellente émission culturelle de France 2
Je n'ai pas la télévision, mais je ne rate pas une seule émission, grace à Pluzz.fr, le site de rediffusion de France Télévisions. Semaine critique, nouvel hebdo culturel de France 2, diffusé le vendredi à 23h, est présenté par Franz-Olivier Gisbert, entouré d'une délicieuse équipe de chroniqueurs, souvent enflammés, rarement d'accord, parmi lesquels se distinguent David Abiker, Caroline Fourest, et Elizabeth Lévy.
Chaque semaine, les invités -écrivains, et politiques- viennent débattre et se frotter aux questions des chroniqueurs, avant de laisser place à la tirade mégalomane -et souvent hilarante- de Nicolas Bedos, puis à la discussion des chroniqueurs autour de thèmes de société ayant marqué l'actualité de la semaine, de l'interdiction de l'expo Larry Clark aux mineurs, à la construction d'une mosquée dans le quartier de Ground zero, en passant par l'analyse sémiologique de l'expo La France de Depardon!
Même si elle ne résiste pas au rituel inévitable de la promo, cette émission est précieuse: le niveau de qualité, tant des invités que des discours, la verve des chroniqueurs, les conseils de lecture de Franz Olivier Gisbert, tout est à prendre! Vu l'heure de diffusion, je ne sais pas si l'émission passera la saison, alors profitez-en dès maintenant!
L'emission du 22 octobre, passionnante, et parfois cacophonique, avec notamment Emmanuel Todd en grande forme, Manuel Valls et Bruno Le Maire.
jeudi 21 octobre 2010
La citation du jeudi # 5 : L'amour selon Musset
Le passage qui va suivre, je ne me le lasse pas de le lire, et de le raconter. Ce sont à ces mots là que je pense quand je commence à douter de l'amour, soit un jour sur deux, ou bien quand j'ai peur de prendre des risques. Perdican est bien jeune, mais je crois qu'il a tout compris.
" Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. "
On ne badine pas avec l'amour, Acte II, 5
mercredi 20 octobre 2010
Dans la nuit brune - Agnès Desarthes
De retour sur la blogosphère pour parler de mon coup de cœur de la dernière sélection de Elle!
Le superbe roman d'Agnès Desarthes nous emmène loin des sentiers battus. Jérôme, enfant trouvé dans les bois, père aujourd'hui impuissant face a la tristesse béante de sa fille Marina, dont le premier amour vient de mourir, est incapable de se plier aux codes de la société et du langage.
Le style est percutant, les personnages aussi complexes que la nature est brute. Leur cheminement tortueux est celui d'une enquête sur les origines: celle de la naissance de Jérôme, celle de la mort d' Armand, celle du cœur sur lui-même.
Roman de la fragile équation de la famille, de la rupture silencieuse de l'adolescence, des impossibilités du langage, Dans la nuit brune nous plonge dans les brumes de quelques vies, pour mieux éclaircir les nôtres.
A ce stade de l'année, il est définitivement mon favori!
" C'est le problème avec les mots, songe Jérôme. Les gens sont tellement bavards, sans parler des journaux et de la télévision. Partout, sans arrêt, des mots, des phrases, les mêmes phrases: "Je t'aime", "C'est génial", "C'est la vie". Ne pourrait-on, un instant, revenir à une préhistoire du langage, à sa découverte, à son enfance, à l'époque où chaque vocable s'ancrait profondément dans ses racines, les trîainait à sa suite, où l'on parlait si peu que chaque déclaration provoquait un effarement? "
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