J'ai la chance d'être membre du jury du grand prix des lectrices de Elle cette année. Je compte bien en profiter pour combler mes lacunes en littérature contemporaine..Le premier livre de la longue liste qui m'attend est une plutot bonne surprise.
Septembre 1941. Stefan Zweig et son épouse Lotte déposent leurs valises à Pétropolis, au Brésil. Après des mois d'exil, de Londres à New York, c'est là qu'ils mettront fin à leurs jours, six mois plus tard, rongés par l'expansion du régime nazi. Six mois au cours desquels Zweig, hanté par le souvenir de ses amis disparus, des livres brulés, et de l'époque révolue d'une Salzbourg faste et humaniste, sombre peu à peu dans l'abime, que l'amour de Lotte et les moments d'écriture ne parviendront jamais à dissiper.
Le roman de Laurent Seksik mêle éléments biographiques et fiction romanesque avec talent, souvent, même si certains passages semblent tout droits transposés de correspondances, altérant la cohérence stylistique d'ensemble. Que l'on soit ou non lecteur de Zweig, on apprend beaucoup sur l'écrivain et sur l'homme, dont Seksik parvient cependant à préserver le mystère, jusque dans les motifs mêmes de son suicide. L'évocation du paysage intellectuel que la vague nazie entreprit de dévaster est riche et puissante. De Mann à Bernanos en passant par Romain Rolland, Seksik nous présente les nombreux écrivains qui ont côtoyé Zweig. Quant au personnage de Lotte, il éclipserait presque celui de son époux tant affleurent, tout au long du récit, le dévouement et la souffrance de n'être que l'ombre de la première femme de Zweig. Les dernières pages disent d'ailleurs très bien le déchirement d'une jeune femme qui ne souhaite pas vraiment mourir, mais qui l'aime trop pour laisser Zweig partir seul. Un roman d'amour, d'histoire et de mort, une lecture enrichissante et agréable, malgré des lourdeurs dans un style un peu trop fleuri à mon goût. N'imite pas Zweig qui veut dans l'art des biographies romancées...
Pour en savoir plus sur les derniers jours de Stefan Zweig, cliquez ici
J'ai eu exactement la même sensation avec le style... Ce qui fait que j'ai également trouvé que c'était un bon roman mais que le style était lassant. Ce qui n'en n'a pas fait un coup de coeur pour moi.
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